Recueil de chroniques 2010
Bruno Colmant est membre de l’Académie Royale de Belgique et Docteur en Sciences de Gestion (Ecole de Commerce Solvay, ULB). Ingénieur Commercial, il est titulaire d’un MBA en finance (Purdue University, USA) et d’une Maîtrise en Sciences Fiscales (ESSF). Auteur ou le co-auteur de plus de vingt-cinq ouvrages et de nombreuses publications économiques, il enseigne dans différentes institutions universitaires belges, luxembourgeoise et suisse.
L’économie des prochains mois ne révélera ni surprises, ni coïncidences. Depuis le début de la crise, les États ont déplacé latéralement un problème d’endettement. Ce dernier se situait essentiellement dans l’épuisement d’un modèle social. Certains pays sont désormais dans une situation complexe car la fin d’un cycle économique de croissance, révélé par un cataclysme bancaire systémique, ébranle leur solvabilité apparente.
Inévitablement, l’équation des prochaines années sera fiscale, avec une sous-question : quelles seront les générations qui devront subir l’appauvrissement ? L’équité fiscale est, en effet, d’abord une question de synchronie générationnelle. Or, à la dette connue de l’État belge, déjà reportée sur les générations suivantes, se rajoutera une autre dette, encore imprécise, que constituent les coûts du vieillissement de la population.
Cette dette souveraine, enflammée dans les années septante, s’assimile au pari faustien de Goethe, où la créature humaine reçoit puissance pendant un court instant en échange de son âme abandonnée à l’éternité.
La crise financière aura donc servi de révélateur. Le choc économique s’inscrit dans une vicissitude de déséquilibres. Il annonce la fin de l’État providence.
2010, c’est la fin des rentes glorieuses. C’est une blessure économique narcissique. Pire, c’est la mort d’un modèle économique à crédit.
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