Comment s’articulent les relations entre ordres juridiques constitutionnels et européens en matière de protection des droits fondamentaux ?
Le présent ouvrage porte sur une question importante et d’actualité, à savoir les relations du Conseil constitutionnel avec la Cour européenne des droits de l’homme et plus largement l’articulation entre ordres juridiques constitutionnels et européens en matière de protection des droits fondamentaux.
Juges de la garantie des droits et libertés, le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l’homme s’influencent réciproquement, peuvent se prononcer sur des questions identiques ou semblables – surtout depuis l’entrée en vigueur de la question prioritaire de constitutionnalité – et paraissent parfois user de normes de référence équivalentes. Pourtant, le Conseil constitutionnel s’inspire continuellement de la jurisprudence de la Cour tout en prenant soin de ne jamais l’évoquer. Par ailleurs, la Cour européenne n’hésite plus, dans le cadre de son contrôle, à s’approprier des décisions du Conseil constitutionnel. Se dessine ainsi un rapprochement significatif des jurisprudences qui peut donner lieu à une double lecture : doit-on se réjouir de cette complémentarité des contrôles ? Ou estimer, à l’inverse, que ces rapports relèvent avant tout d’une logique concurrentielle ?
Aussi, l’ambition de cet ouvrage est de prendre l’exacte mesure de ces rapports sur le plan institutionnel, au niveau de l’office des juges et en ce qui concerne la substance des droits garantis. En tenant compte des développements les plus récents, en particulier les perspectives offertes par la nouvelle procédure de demande d’avis à la Cour, en vertu du Protocole n° 16 en vigueur depuis le 1er août 2018, l’ouvrage permet de croiser les points de vue critiques sur la manière dont chaque juridiction se positionne au regard de la logique des rapports de systèmes et du dialogue des juges. L’enjeu est essentiel en vue de l’édification d’un espace démocratique harmonieux en Europe.
Propos introductifs – « Un regard neuf sur une question ancienne »
Première partie : DES RAPPORTS INSTITUTIONNELS REDÉFINIS
Les rapports entre le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l’homme : nouvelles modalités de dialogue ? Ou l’art d’aller son train de sénateur - Baptiste Bonnet
Les relations entre les cours constitutionnelles européennes et la Cour européenne des droits de l’homme – La dialectique de la complexité - Laurence Burgorgue-Larsen
La nature du contrôle : quelle marge d’appréciation pour le pouvoir politique ? - Ariane Vidal-Naquet
Deuxième partie : LA MUTATION DE L’OFFICE DES JUGES
Le Conseil constitutionnel, la Cour européenne des droits de l’homme et la source jurisprudentielle - Pascale Deumier
Les techniques de contrôle : vers une généralisation du contrôle de proportionnalité ? - David Szymczak
Troisième partie : LA SUBSTANCE DES DROITS ENTRE CONVERGENCE ET SPÉCIFICITÉ
La protection des données personnelles et le Conseil constitutionnel : une protection constitutionnelle de la vie privée informationnelle en contexte numérique - Audrey Bachert-Peretti
La protection des données personnelles : le point de vue du droit européen des droits de l’homme - Sylvie Peyrou-Bartoll
Vers la construction d’un droit commun du droit des personnes et de la famille ? - Aurélia Schahmaneche
Le rôle de la Cour de cassation dans la convergence du droit européen des droits de l’homme et du droit constitutionnel – Étude à partir du droit des personnes et de la famille - Louis-Frédéric
La substance des droits entre convergence et spécificité : l’exemple des droits sociaux - Christophe Radé
La concordance des standards européen et constitutionnel dans le domaine des droits sociaux - Carole Nivard
Conclusions