Introduction générale
Chapitre I. La prostitution comme enjeu historique
Chapitre II. La prostitution comme enjeu juridique
Chapitre III. La prostitution comme enjeu politique
Chapitre IV. La prostitution comme enjeu local
Conclusion générale
Comment un État peut-il répondre au problème prostitutionnel ? Éléments de réponse avec cette analyse juridique, sociale et politique en partant de l’exemple de la Ville de Liège
La prostitution est un sujet complexe révélant nombre d’enjeux sociaux, sanitaires, sécuritaires, économiques et juridiques. Comprendre ce phénomène et les luttes qui l’entourent passe inévitablement par l’appréhension de la manière dont il est problématisé par une série d’acteurs et, par conséquent, du type de réponses que l’on tente d’appliquer pour solutionner le problème prostitutionnel.
Cet ouvrage examine les contours de cette problématisation, en mobilisant une approche sociohistorique de la gestion étatique de la prostitution. Il s’agit dès lors d’interroger à deux niveaux le dispositif légal belge entourant cette activité : d’abord, dans ce qu’il manifeste explicitement, à travers ses constances et ses inflexions ; ensuite, dans ce qu’il révèle implicitement, au regard de l’échec des nombreuses tentatives de changements dont il a fait l’objet.
Au-delà des discours, le phénomène prostitutionnel s’ancre dans des espaces et des lieux définis qui dévoilent un ensemble d’autres enjeux concrets liés à ses manifestations dans le réel. L’analyse menée propose d’explorer ces enjeux, liés à l’encadrement local du phénomène, à la lueur d’une étude de cas sur la Ville de Liège.
L’auteure met en évidence la juxtaposition, autour de la figure de la personne prostituée, d’un double risque : celui d’être victimisable, mais aussi victimisatrice. En empruntant les développements issus de la théorie du stigmate, l’ouvrage souligne la façon dont ces attributs stigmatisants forment la base d’un stigmate structurel permettant de justifier un mode d’intervention de l’État basé sur le principe de la gestion du risque.
Sophie André est criminologue de formation. Elle a réalisé sa thèse sur l'étude du stigmate interactionnel et structurel entourant la prostitution, dont une partie de l’analyse est reprise dans le présent ouvrage. Aujourd'hui, elle continue de consacrer une part de son activité de recherche à cette thématique au sein du Département de Criminologie de la Faculté de Droit, Science politique et Criminologie de l’ULiège où elle est chargée de cours. Elle est également coordinatrice de l’association Icar Wallonie qui offre une aide et un accompagnement psychosocial et médical aux personnes prostituées.
Michaël Dantinne est professeur de criminologie à l'ULiège. Il enseigne et mène des recherches sur une grande variété de matières, mais s'intéresse plus particulièrement aux criminalités marquées par une dimension financière et les questions de radicalisme et de terrorisme.